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TENDE, Lundi de pâques 2012, 3h30.

 

Mmm, il fait encore nuit.
Comment se peut-il que je mes yeux s’ouvrent déjà.après la dure journée de labeur d'hier ?!!!
Le jour ne va pas tarder, à tous les coups il ne doit pas être loin de de 5h00.
QUOI ?!!!
3h30 au clocher.
OK c’est que tu as fini de dormir Elise, et que tu vas mieux puisqu’il est de ta veine de jouer du petit matin au soir.
Je vais donc faire partie des vieux qui dorment moins avec l’âge !!!
C’était déjà pas brillant avant… qu’importe, j’ai tant de choses à faire debout !
C’est mon rythme à moi. Et puis, ça faisait si longtemps.
J’en avais le désir, et l’envie, mais j’étais bloquée.
La tête dans un casque intégral qui étouffait mes pensées.
Pour les fans d’Xmen comme moi, j’avais un cérébro mais qui m’empêchait d’entendre ma propre voix .
J’aimerai vous faire entendre la voix de mes pensées.
Elle n’a rien à voir avec celle de mes cordes vocales.
Elle ne parle pas comme ma sœur et n’a le phrasé de personne. J’aime l’écouter.
Tiens, je réalise que j’avais oublié à quel point j’aimais. J’avais oublié ces gestes nocturnes. L’odeur du café dans la nuit a une autre fragrance.
Alors je suis à nouveau libre. Ma tête reparle enfin ….
C’est émouvant je vous l’assure.
Cette schizophrénie a quelque chose de rassurant.
Peut-être que mon désespoir est tombé quelque part dans mon jardin.
Peut-être que ces gestes ancestraux guérissent.
Pour avoir un jardin il faut de la terre = du temps ; du courage, de la détermination, de l’humilité qui dans ce cas jouent leur propre rôle et ainsi va la vie.
Il faut écouter et apprendre.
Accepter le passage obligé de l’épreuve.
« On » vous propose de l’aide mais avant de s’investir, les maîtres observent pour être sûrs qu’ils ne vont pas perdre de temps et sur mon jardin, les points de vue manquent pas !!!
J’ai mal presque partout.
Et dans ce presque partout, le détail des douleurs est tel que je pourrais dessiner chaque muscle, chaque articulation, chaque nerf.
J’en éprouve pourtant du plaisir vous savez pourquoi ?
Hier lorsque j’ai étendu mon linge, j’ai regardé autrement ce que je vois depuis toujours et qui depuis tant d'années était abandonné, en jachère....
J’ai compris qu’il n’y a, pour moi,  pas plus grande richesse aujourd'hui, que l’opportunité de communiquer avec cette partie de l’univers, et comprendre de mes mains, de mes yeux ce bon sens paysan de la terre.
OK, j'avoue, j’ai hurlé et fait un bon de 14m quand en soulevant une motte de racines, j’ai failli prendre un serpent, mais j’en riais l’instant d’après.
Il semblerait qu’alors mon cœur n’ait plus peur de tout entendre et dire, la récompense suprême m’ait été rendue.
«  Alors comme ça tu veux mourir Elise ?!!! Pour punition je te confisque ta raison de vivre. Je te confisque ton jouet, ton monde et d’écrire tu sera privée »
Et ce fut ainsi bien trop longtemps !
Je ne me suis pas rendue compte que ne plus écrire anéantissait tant de moi.
Aujourd’hui je sais qu’il n’y a rien de plus anticonstitutionnel.
Alors, pour tout vous dire ce matin je suis heureuse.
Il est vraiment trop tôt même pour écrire, mais j’écris.
Comme toujours je m’éloigne un peu de mon sujet initial, mais je crois que cette fois c’est délibéré.
Je crois que la suite du texte initial n’est pas destiné à la publication.
Le message est ciblé et je n’ai pas envie que d’autres se l’approprient.
Il règne un silence total et parfait.
Un silence absolu qu’il n’y a, au final, pas si souvent à cette période de l’année où les oiseaux chantent le printemps à tue tête même pendant les heures bénies de sieste.
Un silence qui sait parfois se faire si discret qu’on le remarque quand un lézard déconne et fait bouger les feuilles sèches brutalement comme des enfants feraient éclater des pétards pour jouer.
Voilà, c’est exactement cela, je suis heureuse de ces détails imperceptibles.
De ces métaphores.
De ces petits bonheurs là.
Je suis heureuse d’aller travailler, heureuse d’en sortir.
Quand j’y suis j’ai l’impression que cela va me manquer et quand je pars tous les week-end, un autre monde s’ouvre auquel je ne veux pas, non plus, m’arracher.
J’accepte parce que je sais qu’un autre travail m’attend.
J’ai l’impression d’avoir mille vies et n’en avoir aucune.
D’aller à 1000 à l’heure et l’instant d’après espérer une descente parce ça n'avance pas et qu’au point mort, ma vie va bientôt prendre fin.
Sauf l'amour toujours si persistant, mais patience...
Tout avance, tout change et j’amasse aussi avidement qu’un Don St Juste.
- Mon or c’est mon or et mon or c’est mon argent »
Et le gouffre est si grand !
« on ne peut pas tout avoir »
« Ah bon ? et pourquoi ! Qui a dit ça ? Un perdant ? »
La plupart du temps j’ai pris le parti d’ignorer ce gouffre car quand on regarde « le vide pour chercher la limite », on finit par être fasciner par la peur et on tombe parce qu’il faut une réponse à ce vide.
Ce vide vient d’une quête qu’il n’est pas encore tout à faire temps de mener.
Restons sur les petits bonheurs qui me viennent de grandes satisfactions.
De mes fiertés vécues en solitaire et il y en a un paxon !
Une victoire professionnelle.
La vision d’un terrain désherbé à la main laissant apparaître une terre noire et pure d’où bientôt sortiront des couleurs délicieuses, rouge et dont l’odeur rappellent des souvenirs d’enfance, vert pale à la chair tendre, noir en purée, en gratin ou panées, orange rapées, jaune en beignets et encore du rouge en salade, et j’en passe du travail dont les heures prendront la valeur du résultat !
Aujourd’hui ces heures d’efforts m’ont défoncé les phalanges accrochées à un manche de fourche, à une bêche.
Ces heures d’effort à ne pas lever la tête et à courber dos et genoux pour avoir la force d’être encore là demain.
Se taire pour ne pas gêner. Sourire aux passants qui se signalent. Ignorer que d’autres passent en silence.
Je retrouve la magie dont j’avais mis si longtemps à découvrir le secret, et que le mal, radical et violent m’avait fait chasser. Presque anéantir pour qu’il sorte et soit banni de moi.
J’ai repris la main sur ce qui se fabrique avec du temps.
Vivre dans mon monde, et selon mes lois, mes principes, c’est comme approcher nue et sans armes d’un animal sauvage.
J’observe.
Je viens doucement.
Je baisse les yeux.
Je m’éloigne.
J’attends.
J’ignore.
Je fais un signe.
J’observe.
J’attends.
Je baisse les yeux.
Je viens doucement.

J’ai laissé trop souvent d’autres approcher de moi trop vite.
Je tiens le bon rythme.
Le mien.
Le même que mes maîtres jardiniers qui m’observent sans se montrer.
3 hommes.
3 âges lointains.
3 univers différents.
3 différences pour un même art. Une même communion. Un même amour de la terre.
Oui ils seront assez de 3 pour une formation en accéléré.
La journée appartient à ceux qui se lèvent tôt, je suis debout à l’aube, tout est prêt en temps et heure et qu’importe les courbatures, je suis sur mon starting block.
La chance ne sourit qu’aux audacieux, alors soit.
Pour le gouffre, on verra bien si mes prières sont entendues en attendant.
J’arrache les racines et garde la terre.
Je mets mes graines dans des pots et vais veiller avec amour.
Je vais rester dans mon univers de douceur et de paix. De silence, d’air pur et d’eau fraîche, loin de la brutalité qui emportent certaines personnes vers des sentiments qu’ils ne maîtrisent pas.
Je m’emporte aussi, parfois, mais à leur différence, je suis sûre de moi.
Penser à eux m’a servi à repousser très loin de mes frontières ces faux enthousiastes de la vie.
Ces prétentieux croyants savoir sans savoir croire.

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